C’est le message que les professionnels libéraux souhaitent transmettre à travers la publication d’un Livre Blanc, sur la création « d’un système de retraite ouvert, responsable et solidaire« .
Pro’Action Retraite, le nouveau mouvement des professionnels libéraux, regroupe cinq caisses de retraite complémentaire*. S’il est favorable à l’idée d’un régime de retraite universel et équitable, il s’oppose à ce qu’il soit unique. « L’universalité n’est pas l’uniformité, et l’équité ne signifie pas l’absence de différences », affirme Béatrice Créneau-Jabaud, présidente de Pro’Action Retraite et de la CPRN, la Caisse de Prévoyance et de Retraite des Notaires.
Pour Franck Lefèvre, président de la CARCDSF, la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes, « les indépendants sont perdants sur tous les plans avec la réforme« .
Au coeur du débat : la disparition programmée de leurs régimes complémentaires dans le cadre de la réforme, et l’avenir des réserves financières qu’ils ont constituées au fil des décennies, sans l’aide de l’Etat, en vertu d’une gestion prudente et avisée. Parmi les 42 régimes de retraite existant actuellement, peu peuvent se prévaloir, comme ceux des indépendants, de fonds de réserve représentant entre 3 et 21 années de prestations selon les caisses professionnelles.
Autant dire que la mutualisation des réserves de tous les régimes, envisagée par le Haut Commissariat à la Réforme des Retraites, n’est pas du goût des libéraux. Ils s’opposent fermement à ce que leurs fonds soient transférés dans un pot commun qui servirait à payer les retraites de régimes déficitaires, dont les ressortissants peuvent partir à la retraite à taux plein vers 57 ans (hors pénibilité), alors que les affiliés aux régimes de retraite des libéraux doivent attendre 67 ans pour prendre la leur.
L’objectif de Pro’Action Retraite est clair : il va demander au gouvernement et au Haut Commissaire à la Réforme des Retraites, Jean-Paul Delevoye, de prendre en compte les spécificités des professionnels libéraux et d’adapter notamment leurs capacités de cotisations en fonction de leurs revenus. Aujourd’hui, les salariés cotisent pour leur retraite à hauteur d’environ 28% de leur rémunération (cotisations patronales comprises) tandis que les taux de cotisations des libéraux se situent entre 11% et 15%. Pour eux, il n’est pas envisageable d’aligner leur effort de cotisation sur celui des salariés, sans mettre en péril l’avenir de leurs professions.
Prochain rendez-vous le 17 avril 2019 : les libéraux dévoileront leur scénario d’une réforme plus juste et acceptable à leurs yeux.
*CPRN (Caisse de Prévoyance et de Retraite des Notaires), CARCDSF (Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes), CARPV (Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Vétérinaires), CAVEC (Caisse d’Assurance Vieillesse des Experts Comptables), CAVP (Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens). Les caisses de retraite des médecins n’en font pas partie.
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